Nouvelles des Sulzer

Alors là, la Caro, elle est fumasse!

En effet, je viens d'apprendre - avec un metro de retard pour cause de vacances à la montagne et non connexion aux medias pendant une semaine - que Jacques Attali avait propose de modifier l'appellation des jours feries lies à la religion chretienne. Ainsi, il suggere de remplacer Noel par la Fete des Enfants ou encore Paques par Fete de la Liberte! Non mais mon petit bonhomme, il va falloir te montrer plus intelligent que ça et arreter le politiquement correct, sinon tu vas sombrer dans le ridicule! Bien que chretienne, je suis la premiere à defendre le principe de laicite pour mon pays, en reaction aux exactions commises dans certains Etats au sein desquels la religion prend une part trop importante voire legifere. Mais il me semble completement stupide de vouloir nier totalement 2000 ans d'histoire. Jusqu'en 1905, date de la separation de l'Eglise et de l'Etat, l'histoire de France a ete intimement liee à la religion chretienne, pour le meilleur et pour le pire, et la France etait meme consideree comme La Fille Ainee de l'Eglise. Que cela plaise ou non, on ne peut pas reecrire l'histoire pour satisfaire une poignee de mauvais coucheurs. 

Monsieur Attali, si vous voulez debaptiser les fetes chretiennes, je vous invite egalement à detruire toutes les eglises romanes et les cathedrales gothiques de France (exit Notre Dame de Paris, Chartres et Beauvais), qui pourraient offenser le touriste laic et susceptible, à raser toutes les abbayes et monasteres (bye-bye Cluny et Fontevraux) et à enlever des musees toutes les peintures et sculptures liees à la Bible - du coup ça va laisser beaucoup de place pour le reste, c'est tout l'art medieval qui disparait, sans parler du Quattrocento italien, de Leonard de Vinci et toute la clique. La Cene, les Noces de Cana, le Buisson Ardent, aux oubliettes! Et j'oubliais les icones byzantines, les retables sculptes, les objets du culte, merveilles d'orfevrerie, et la litterature, Ah la Litterature! D'un coup, la moitie de l'oeuvre de Victor Hugo disparait dites donc! Et Paul Claudel aussi par la meme occasion - bon ça, ce n'est peut etre pas un mal, soit dit entre nous...

Bref, il me semble absolument aberrant de vouloir en arriver à de telles extremites. Messieurs et Mesdames et politiquement corrects, vous devriez simplement supprimer les jours feries lies aux fetes chretiennes, comme ça le probleme serait regle....Cela dit, je ne garantis pas la reaction de vos concitoyens, meme les laics. Car, chretiens ou non, ils sont bien contents de chomer au moins cinq jours par an. Elle a bon dos la religion, non? Et dans notre cas, il ne s'agit plus de religion mais d'un patrimoine culturel et historique qu'il serait absolument criminel de vouloir nier. 

Après huit long mois de silence, je reprends la plume virtuelle pour essayer de faire (un peu) vivre ce blog. Difficile de savoir quoi écrire parfois, de peur d'être fastidieuse car notre vie n'est pas toujours très excitante!

Nous avons tous commencé 2013 du bon pied, à part Valentin qui s'est fait une grosse entorse à la cheville et doit marcher avec des béquilles dans la neige ! Thibaud semble avoir des velléités de travailler davantage, car il voit la remise des dossiers universitaires pointer en septembre - autant dire en juin - et il sait que notes moyennes = dossier moyen = université moyenne. C est comme ça que ça marche ici, la sélection se fait d abord en entrant à la fac, et bien sûr ensuite chaque année. C est demander beaucoup de travail à des jeunes qui ne sont pas forcément assez matures pour fournir un tel effort, mais c est la règle et il faut jouer le jeu. Il est également dans la top équipe de hockey en tant que gardien de but et se donne à fond. En décembre, il a passé une semaine à Malte avec son équipe et ils se sont régalés. En avril, il part jouer au tennis une semaine à Majorque avec son école ; quand je pense que nous on allait en voyage scolaire à Romorantin! 

Elzearine suit son bonhomme de chemin gentiment. Scolairement, elle est plutôt du côté Thibaud de la force, à savoir qu'elle n'aime pas trop trop travailler (ça commence!). Pour être plus juste, je dirais qu'elle a besoin d être motivée et stimulée et que si c est trop facile, elle se lasse et si c est trop difficile elle se décourage. Il faut donc trouver un juste milieu. Elle a laissé tomber le ballet, pour lequel elle n est vraiment pas taillée, au profit de la natation deux fois par semaine, du tennis, de la gym et du multisport. Elle fait toujours preuve d'un très fort caractère, pour employer un euphémisme, et nous avons encore le droit à de grosses colètoujours ont le don de nous désemparer. Très honnêtement, je ne savais pas ce que c était d avoir un enfant difficile, mais maintenant, je compatis avec tous les autres parents dans mon cas et je ne jetterai pas la pierre à ceux qui se laissent dépasser! Elzearine est capable du meilleur comme du pire mais elle est si imprévisible qu elle passe du meilleur au pire en une milliseconous et ne nous laisse pas le temps de nous retourner! Au moins, elle ne se laissera pas marcher sur les pieds plus tard! 

Pascal poursuit son activité vétérinaire et se prépare à sa grande course de vélo qui aura lieu en mai. Quant à moi, j en ai franchement assez des mères de familles anglaises qui veulent apprendre le français pour communiquer avec leur boucher ou leur facteur lorsqu elles sont dans leur maison de campagne dans le Gers. Intellectuellement, j ai besoin de passer à autre chose et je vais me faire parrainer pour intégrer l IOD (Institute of Directors), un réseau londonien de dirigeants et self employed comptant plusieurs milliers de membres qui se font travailler entre eux. Je continue le tennis, le yoga et le golf et surtout, j ai repris le piano avec un prof génial qui me fait jouer de la variété et je m'amuse beaucoup. 

A votre tour, les amis, de me donner de vos nouvelles! 

Kenavo

Chers amis,

Devant la ferveur populaire, je me remets à mon clavier et vous livre la suite de nos aventures australes.

Mercredi 21 décembre 2011, donc, nous prenons l'avion tous les 9 - 4 Pinault et 5 Sulzer- pour Perth, où nous attendent deux Pajeros flambant neufs et nous promettons à la dame de l'agence de location de voitures que nous ne ferons pas de piste....

Nous prenons tout de suite la route vers le nord, ce n'est pas difficile, il n'y en a qu'une, et parcourons 200 kms de bush jusqu'à la charmante bourgade de Cervantes, qui tire son nom du navire espagnol qui y a accosté au 19e siecle. Nous avons le plaisir de poser nos valises dans un superbe appart'hotel, extremement fonctionnel et équipé notamment d'un lecteur DVD - Elzearine a apprécié et surtout d'un superbe BBQ à gaz sur la terrasse.

Jeudi 22, nous partons visiter le désert des Pinacles, concrétions sédimentaires de coquillages vieux de plusieurs millions d'années, à l'époque où cette partie de l'Australie était encore immergée. Le paysage étend sa splendeur à perte de vue, sur des centaines de kilomètres carrés. Les pitons rocheux forment des structures étonnantes et variées, souvent assez sugges             tives à nos yeux de Français débauchés.

Ensuite, concours de roulades dans les immenses dunes de sable blanc, au bord de la route!  

Vendredi 23, plusieurs heures de voiture vers Kalbarri, au nord. Nous nous arrêtons dans un road house improbable, tout droit sorti d'un décor de film, genre Bagdad Café. Nous faisons ensuite un détour par le Lac rose, qui doit son nom et sa couleur à la présence d'algues riches en beta carotène.

Samedi 24, nous nous levons à l'aube - 5 heures du matin - pour aller visiter avant la grosse chaleur le superbe Kalbarri National Park, qui fut pour moi le plus beau site du voyage, ou du moins dans le top trois. Les photos parlent d'elles-mêmes. Après 50 kms de piste - oups, nous avons raconté des craques à la dame de l'agence - nous arrivons dans un décor de commencement du monde et nous sommes pétrifiés par tant de majesté. Pour les initiés, la représentation parfaite du sublime chez Kant, au delà du beau. Quelle veille de Noel exceptionnelle nous vivons là.

L'après midi, canoé pour tout le monde, et le soir, délicieux BBQ de Noel arrosé comme il se doit au champagne australien. Le Père Noel a même trouvé le moyen de passer.....

Dimanche 25, nous prenons le déjeuner de Noel sur la plage de Denham - Guilhem est le roi du wrap, une crepe fourrée façon Fajitas - et arrivée à Monkey Mia Resort. Je précise que cela n'a l;air de rien dit comme ça, mais les étapes sont à chaque fois distantes de 300 ou 400 kilomètres. Heureusement, Elzéarine s'est découvert une passion pour Raphael, 13 ans, et ne bronche pas tant qu'il voyage à coté d'elle!

Lundi 26, nous partons visiter d'un autre parc national exceptionnel, le François Peron National Park, qui se mérite après une heure de piste....Nous voyons d'énormes raies, des tortues et des requins de récif.   L'après midi, baignade dans un superbe lagon, histoire de se rafraichir malgré les 44 degrés à l'ombre!   

Mardi 27, départ pour Carnarvon, toujours un peu plus au nord - sans grand intérêt en comparaison de ce que nous avons vu jusqu'alors. Mercredi 28, nous prenons la route pour Exmouth, une péninsule à l'extrême nord ouest de l'Australie, où nous arrivons en début d'après midi dans un appartement ultra moderne et confortable du Novotel - les Frenchies savent y faire en hotellerie! Nous nous réjouissons d'avoir choisi d'y rester trois nuits et profitons pleinement des infrastructures de l'hotel.

Jeudi 29, nous reprenons les 4x4 pour nous rendre dans le Nongaloo Reef National Park, où nous passons la journée à faire du snorkling dans l'Océan Indien et du farniente sur la plage. Nous voyons tous les animaux du dessin animé Némo, y compris la raie et la tortue.

Vendredi 30 décembre, nous passons une matinée cool à l'hotel, puis allons nous promener dans des gorges à 30 kilomètres de là. Après une autre après midi de snorkling, nous apprécions un bon diner au restaurant de l'hotel et partons vers 23 h sur une plage, où nous nous tapissons dans le sable afin d'observer les tortues qui sortent de l'eau pour venir pondre. Nous vivons là un moment rare, d'une grande émotion, et restons de longues minutes dans les dunes, veillant à ne pas déranger ces reptiles à la fois majestueux et affairés. Nous ne prenons pas de photos pour ne pas les effrayer.

Samedi 31 decembre, nous quittons à regret la péninsule d'Exmouth pour faire en deux jours la route en sens inverse, soient 500 à 700 kilomètres par jour, au bas mot. Je remercie à ce propos les inventeurs du DVD, de la tablette numérique et des jeux de patience en voiture! Sur la route du retour, nous decidons d'emprunter le chemin des écoliers et d'aller admirer une dernière fois une belle plage de sable blanc. Celle-ci s'est fait mériter, puisqu'elle nous a valu 100 kilomètres de piste, comme dans Indiana Jones, avec la voiture qui sautait à chaque nid de poule. Nous avons croisé des familles entières d'émeus, des chèvres, des kangourous et même des vaches. C'était comme Thoiry mais en plus grand et plus exotique!

Le soir du 31, épuisés par notre virée off road, nous nous écroulons à 22 h dans le motel de Carnarvon (re), qui n'a rien de rare, mais nous avons bien rigolé en passant le réveillon là bas tellement c'était kitsh et décalé!

Le lendemain, nous avons pris la route pour Geraldton, puis pour Perth le 2 janvier, où nous avons quitté Corinne, Guilhem, Victor et Raphael avec des larmes plein les yeux. C'était bon de passer tout ce temps avec nos amis du bout du monde, que nous n'avions pas vus depuis deux ans et demi, et nous  sommes heureux d'avoir rattrapé notre retard pendant ces trois semaines! Merci à eux d'avoir organisé ce superbe voyage. Pour l'anecdote, nous avons aussi quitté Valentin, qui est resté une semaine de plus en leur compagnie.

Voilà les amis, vous savez tout et je vous encourage à raconter à votre tour vos voyages, c'est toujours passionnant de connaitre de nouvelles destinations et cela peut donner des idées.

Je vous embrasse

Caroline

Nous voici de retour à Londres après trois semaines esceptionnelles tout là-bas, de l'autre coté de la Terre, en Australie. Il est difficile de résumer en quelques lignes le voyage fantastique que nous avons eu la chance de faire, Pascal, les enfants et moi, mais je vais quand même essayer de vous donner un aperçu.

Le vol, tout d'abord, fut beaucoup plus agréable que ce à quoi je m'attendais. A l'aller, nous avons voyagé avec Qantas sur A380 et avons pu bénéficier du confort et de l'ergonomie de ce très bel avion. Les fauteuils sont confortables, il y a de la place pour les jambes, même celles de Pascal et Valentin, le personnel de Qantas est charmant et surtout, merci mon Dieu, chaque passager dispose d'un écran de télévision personnel qui lui donne accès à une centaine de films pour les adultes et une trentaine pour les enfants! Intuile de dire que nous avons tous fait une orgie de cinéma, y compris Elzéarine, qui était aux anges avec la télécommande dan une main et un paquet de chips dans l'autre!

Nous avons commencé par passer trois jours à Sydney, dans la très jolie maison victorienne de Corinne et Guilhem, et avons joué les touristes en compagnie de Corinne qui nous a montré l'Opéra, le pont sur la baie, la City, le jardin botanique,                                    le le quartier des docks et les plages.

Nous sommes ensuite partis dans la Hunter Valley, une région vinicole au nord de Sydney, où nous avons retrouvé Fiona, une amie australienne de longue date, qui avait loué pour nous un ravissant cottage tout froit sorti des contes de Beatrix Potter avec rideaux de cretonne fleurie, napperons de dentelle et édredons à plumes! C'était charmant et hors du temps, on se croyait dans La Petite Maison dans la Prairie. Elzearine a nourri les kangourous et caressé les koalas, elle était aux anges..     

De retour à Sydney, Pascal et moi avons laissé les enfants avec Corinne et sommes partis en amoureux pour Ayer's Rock, au coeur du bush australien, C'est là que se dresse Uluru, un énorme rocher de granit rouge de 350 m de haut et 10 kms de circonférence. Vieux de 500 millions d'années, Uluru est pour les Aborigènes un lieu hautement sacré, source de nombreux mythes fondateurs de la création du monde. Nous n'en avons pas fait le tout, il faisait bien trop chaud, mais une promenade d'une petite heure nous a donné l'occasion de nous émerveiller devant la majesté de cet édifice, qui semble d'un seul tenant vu de loin, mais dont les aspérités, vues de près, offrent un spectacle étonnant et varié. Le soir, après avoir admiré un coucher de soleil sur Uluru, nous avons diné en plein air dans le Bush sous le superbe ciel étoilé de l'hémisphère austral et nous nous sommes régalés avec un cours d'astronomie "live" qui nous a aidé à reconnaitre toutes les constellations au dessus de nos têtes.

Voilà pour la premiere partie de notre séjour, dans le New South Wales et le Northern Territory. La suite au prochain numero pour les deux dernieres semaines en Western Australia, riches en aventures de toutes sortes.....Je suis sure que vous trepignez d'impatience!

Comme tous les ans fin novembre, Pascal est parti pour un (très) grand weekend tater la neige du bout de ses spatules. Evidemment, cette année, il a dû monter très haut pour en trouver, de la neige. Il est donc à Cervinia, dans les Alpes italiennes, où il peut faire la course avec ses camarades vétérinaires sur de grands boulevards. POur le hors piste, il repassera, ou alors en VTT!

Pendant ce temps-là, je joue les mères modèles, ou du moins je fais comme si. Petits copains tous les jours à la maison afin que la miss ne s'ennuie pas, organisation d'ateliers cuisine, confection de cartes de Noel, autocollants, coloriages et quand je craque, un bon DVD pour avoir une heure et demie de paix absolue...Je pars en France pour 24 heures vendredi et je me languis d'avoir une conversation d'adulte et de faire un truc dingue genre, boire un verre de vin!

Cela dit, j'ai emmené Elzéarine pour la première fois au cinema aujourd'hui, voir Arthur Christmas. C'est l'histoire de la famille du Père Noel, et surtout celle de l'un de ses fils, Arthur, qui est très maladroit et à qui il arrive plein d'aventures. J'y allais un peu à reculons, et en fait, c'est génial. Film en 3D super bien ficelé, avec beaucoup d'humour et du second degré pour les parents. Elzéarine scotchée devant le grand écran, même si elle voulait baisser le son et a enlevé les lunettes 3D au bout de 20 minutes.

Grande complicité avec mon Thibaud, que je vois beaucoup moins que sa soeur, malheureusement. Avec le depart de Valentin, il est sorti de l'ombre de son frère, il est devenu un ado sympa, drôle, serviable, travailleur, et il a cessé de penser que tous les adultes sont des c....C'est amusant comme tout d'un coup, ils passent de l'autre côté de la barrière et basculent dans le monde des adultes, ou presque. En tous les cas, ils sortent vraiment de l'enfance et deviennent plus posés et réfléchis.

C'est tout pour l'instant, prochaines nouvelles après l'Australie. J'ai dévalisé le rayon "Livres d'activites pour enfants" de la librairie tellement je redoute le voyage avec zozo! Mais je compte aussi beaucoup sur le cinema à bord ainsi que sur les medicaments contre le mal de l'air, qui ont le merite d'être legerement soporifiques.....

Oh la la, il y a du relachement dans la tenue de ce blog! Au début, c'est tout nouveau, tout beau, alors on s'attelle à la tâche consciencieusement chaque semaine, et puis, le temps passant, on devient plus paresseux, moins inspiré, on se dit que notre petite vie n'intéresse finalement pas grand monde....bref, on se trouve tout un tas d'excuses pour ne pas écrire son petit billet hebdomadaire!

Il faut dire que j'ai quand même une bonne excuse, à savoir que j'ai accepté début novembre une mission auprès d'une agence de com du coin et que je ne me rendais absolument pas compte de la somme de travail que cela me demanderait. Sur le papier, il s'agit de promouvoir Google Plus. le nouveau réseau social en ligne de Google, auprès de PME françaises et belges francophones et cela ne prend que quelques heures par semaine. Que nenni ! C'est super intéressant mais cela me demande beaucoup plus de boulot que prévu, avec moultes formations, briefings et débriefings à la clé. C'est sur, comme je n'y connais rien en informatique, il faut que je me renseigne un minimum avant d'expliquer d'un ton assuré et professionnel à un dirigeant de PME comment créer la page pro de sa boite sur le net!

Mais la grande nouvelle du moment, c'est surtout la majorité de notre Valentin, qui s'est enfin décidé à avoir 18 ans et qui, fier de son nouveau statut d'adulte, s'est empressé d'aller acheter à boire en toute légalité pour régaler ses copains. C'est arrivé à beaucoup d'entre vous qui me lisez peut être, mais cela fait drôle d'avoir un enfant majeur, comme s'il passait d'un coup de l'autre côté de la barrière. Cela m'a aussi fichu un petit coup de vieux, je dois dire, car on ne se voit vieillir qu'à l'aune du vieillissement d'autrui, et moi, dans ma tête, j'ai toujours 25 ans. Comment puis-je donc avoir un fils qui en a 18?

Après une semaine de farniente à Carqueiranne en compagnie de Catherine et de Juliette, nous voilà de retour à Londres. Comme le temps n'a pas ete fantastique dans le Sud, nous en avons profité pour rattraper notre retard de lecture. A ce propos, je conseille vivement Adieu de Jacques Expert, un très bon polar, Les Témoins de la mariée de Didier van Cauwelaert, toujours un grand bonheur d'écriture et je décerne la palme de la semaine à Delphine de Vigan pour Rien ne s'oppose à la nuit, qui est le genre de roman que l'on ne peut pas poser et qui justifie des réveils nocturnes pour continuer de lire!

Nous sommes aussi aller trouver refuge dans les salles obscures, et avons vu avec bonheur et émotion Polisse, le dernier film de Maiwenn, un témoignage poignant et formidable sur la vie quotidienne des policiers de la Brigade de Protection des Mineurs. L'interprétation des acteurs est exceptionnelle (Karin Viard en train de faire une crise d'hysterie restera un grand moment de cinema), et Joeystarr notamment, qui n'est pourtant vraiment pas ma tasse de thé, est absolument génial.

Sur une note moins culturelle, nous sommes allés passer une journée à Marineland à Antibes et m'est avis que nous aurions mieux fait de rester lire à la maison. C'est loin, c'est hors de prix, la nourriture est infecte, c'est noir de monde - et je n'ose pas imaginer ce que ce doit être en aout - les gens vous bousculent pour s'installer avant vous sur les gradins et les spectacles sont pas mal mais n'ont rien d'extraordinaire non plus. Bref, c'est beauf- land, je l'ai fait une fois, je ne le ferai pas deux.

Les enfants ont retrouvé le chemin de l'école avec plus (Elzearine) ou moins (Thibaud) de plaisir et attaquent la derniere ligne droite avant Noel et le depart pour l'Australie! Je suis à la fois ravie et angoissee de faire ce long voyage avec la puce, que je vais devoir occuper pendant les 21 heures de vol, sans compter les escales. 10 heures de dodo, une heure de repas, il restera 10 heures à combler,,,,

Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.....nous partons en avion à Carqueiranne, pour la première fois sans Valentin, qui vient de rentrer à la fac et n'est donc pas en vacances. Il n'a pas beaucoup de semaines de cours mais quand même! Nous sommes d'ailleurs allés le voir à Oxford lundi dernier et je n'aurais qu'un adjectif pour le decrire : HEUREUX ! Il est bien dans sa peau, épanoui, ami avec tout le monde, ravi de ses cours magistraux de maths comme de ses cours avec son tuteur. Il dit lui-même qu'il n'aurait pas pu choisir un meilleur college tellement il s'eclate aussi bien intellectuellement que socialement. Bref, la chrysalide s'est transformee en papillon et Pascal et moi regardons avec emotion et attendrissement notre oisillon devenir grand et prendre son envol.

Vacances donc : La météo pour la semaine n'est pas folichonne mais tant pis, cela fera du bien à tout le monde et surtout à Elzéarine, qui commence à accuser le coup apres six semaines intensives en maternelle ! Non seulement elle est la seule élève dont la langue maternelle n'est pas l'anglais, mais elle est aussi la plus jeune de sa classe, soit un double handicap de départ. Cela dit, cela n'a pas l'air de la gener outre mesure, car il n'est pas certain qu'elle se soit aperçue qu'elle ne parlait pas encore couramment anglais car, contrairement à son plus grand frère, son niveau de confiance en elle est assez élevé ! Mais la fatigue commence à se faire sentir et elle sera ravie de faire un break. Pascal veillera à se reposer après un gros problème de dos qui l'a cloué au lit la semaine dernière et n'est pas encore réglé et Thibaud devra pas mal reviser car cette annee, finie la rigolade, il passe des examens importants (GCSE) qui decideront de son avenir universitaire !

Et enfin, bienvenue à la petite Giulia, grâce à qui nous avons, nous aussi les Français, l'impression d'avoir une famille royale!

Ouf, Pascal est rentré! Il était parti pendant cinq jours avec ses copains vetos faire de la plongee sous-marine à Carqueiranne - d'ailleurs il n'a pas plongé pour cause d'intemperies - et j'ai cru devenir chèvre avec pour toute compagnie un adolescent monosyllabique - charmant au demeurant - et une enfant de quatre ans avec les exigences que cela implique : le petit copain qui vient jouer et qui me transforme la maison en champ de bataille, la petite copine qui vient dormir et qui est debout à six heures, l'anniversaire à l'autre bout de Londres qui tombe en même temps que le match de rugby de Thibaud et je ne parle pas de Peppa Pig en boucle à la tele et autres programmes destines à la jeunesse et tout à fait abrutissants pour toute personne au delà de 10 ans! Je n'en peux plus des cup cakes et des bisounours, donnez moi un verre de vin et une conversation adulte de toute urgence! Pour couronner le tout, Thibaud a trouvé le moyen de se faire marcher dessus au rugby - c'est etonnant - et nous avons fini le dimanche apres midi aux urgences du Chelsea and Westminster Hospital. J'adore....Heureusement, rien de grave, un bon bleu sur l'omoplate et il s'en tire avec plus de peur que de mal.

Coté Valentin, tout va bien. Il a l'air de bien s'amuser, de s'être fait des potes et le travail ne l'effraie pas. On leur demande 35 heures de travail personnel par semaine pour 15 heures de cours, soient 50 heures en tout. C'est soutenu, certes, mais les trimestres sont tres courts et il sera en vacances le 3 decembre pour 4 semaines. Il a finalement accepté qu'on lui rende visite...ce que nous ferons sans doute la semaine prochaine.

Grand moment du week end, la victoire inattendue des Bleus en Nouvelle Zelande, contre les Anglais qui plus est. Nous avons eu beau jeu de ne pas (trop) la ramener, mais qu'est-ce que c'etait bon ! Merci les p'tits gars, vous nous avez évité de nombreux sarcasmes et nous n'aurions pas été à la fête si vous aviez perdu. Peu importe l'issue du match de samedi prochain, l'honneur est sauf maintenant et surtout la revanche est prise apres trois defaites consecutives en coupe du monde contre le Quinze de la Rose. C'est Jonny (Wilkinson) qui m'a fait de la peine, mais il n'en jouera que mieux pour Toulon maintenant qu'il n'a plus d'engagement en Angleterre.

Le week-end qui vient de se terminer fut chargé en émotions.

En effet, nous avons commencé par éprouver une grande déception samedi matin puis une grande colère en raison du jeu affligeant des Français en Nouvelle-Zélande! Non mais franchement, les gars, il va falloir songer à vous recycler ! Je suggère déménageurs ou catcheurs, vous avez déjà le profil. Dans le journal l'Equipe de dimanche, ils rappellent que les valeurs du rugby sont célébrées aussi bien par Karl Marx que par Charles de Gaulle et Oui-Oui. En ce qui concerne le XV de France, on est plutot dans le monde féerique du petit pantin et de son bonnet à grelot! Et les mecs, il va falloir vous transformer en killers et montrer les crocs samedi prochain contre les Angliches et cesser d'être d'accord pour qu'on franchisse votre ligne défensive et qu'on marque entre les poteaux. Nous, en tous les cas, nous serons au taquet devant le post...surtout Thibaud qui joue l'apres midi et qui va en entendre parler si nous nous inclinons!

Autre registre, très égoiste pluisqu'il ne concerne que moi, je suis allée passer deux jours merveilleux avec les copines - sans mari ni enfant - à Dinard et Dieu sait si c'était le weekend ou jamais! 30 degrés, paysage idyllique, diner en terrasse jusqu'au milieu de la nuit et même pas froid alors qu'en aout tu te les gèles et, point d'orgue dimanche matin, baignade dans la Manche à 10 h, alors que la plage était encore déserte. Toute seule dans l'eau, face au large, envahie par un tel sentiment de bien-être et de plenitude que j'aurais voulu ne jamais en sortir. Cela dit, au bout de quinze minutes dans l'eau à 17, on est vite mû par un reflexe de survie et on court vite se secher. J'ai bien fait car à 11h, la plage etait bondee, on se serait cru à Palavas les Flots un 14 juillet, c'etait beaucoup moins glamour.

Grande tristesse ce matin, au moment de remplir le coffre avec les affaires de notre grand qui partait à Oxford. Une valise, une petite larme, un sac, un sanglot vite ravalé....c'est idiot, je le sais bien, car il est hyper heureux -  "Maman, tu ne le prends pas mal, mais qu'est ce que je suis content de partir" - et il ne va pas si loin que cela. Et puis, il sera hyper entouré, bichonné, chouchouté, comme tous les petits nouveaux. Comme l'intello qui sommeille en moi n'est jamais complètement endormie, j'ai trouvé un beau poème de CS Lewis qui parle du moment où nos enfants nous quittent et que vous pouvez également apprécier en cliquant ici. Pascal et moi avons fait un gros calin à Valentin, j'ai encore versé une larme et roulez jeunesse, il est parti retrouver des potes. Heureusement qu'il m'en reste deux à la maison, et pour un moment encore!